Histoires de vies brisées (1997-2001) |
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Réalisateurs : Bertrand
Tavernier et Nils Tavernier Fiche technique: ici SYNOPSIS En 1997, de passage à Lyon, Bertrand Tavernier
rencontrait des grévistes de la faim en lutte contre la "double
peine". Cette condamnation judiciaire aberrante qui expulse des
étrangers après leur voir fait purger une peine d'emprisonnement. La loi
française prévoit pourtant que "nul ne peut être puni deux fois pour la
même faute". Ces 17 jours de grève débouchaient sur des promesses qui
n'allaient pas être tenues. Quatre mois plus tard, dix "double peine"
entament une seconde grève de la faim. Tavernier, alors en plein tournage de ‘Ça
commence aujourd'hui’, vient tourner une interview de leur porte-parole et
d'un autre gréviste. Leur témoignage est poignant et montre clairement leur
détermination. Ces images sont projetées à Cannes, adressées aux autorités et
à divers organismes de protection des droits de l'homme. A la vision de ce
document, le premier ministre, Lionel Jospin, nomme un médiateur. Les
grévistes, au bout de 51 jours de grève de la faim, et après
l'hospitalisation du plus jeune d'entre eux (système immunitaire et flore
intestinale détruits), obtiennent une assignation à résidence et une
autorisation de travail. Mais leur cas est loin d'être résolu. Ces
dérogations sont renouvelées tous les six mois et assombrissent, semble-t-il
à jamais, l'avenir de leurs familles. Ces vingt dernières années, la double
peine aurait ainsi concerné directement environ 17.000 personnes et
indirectement plus de 100.000 personnes (familles). Tavernier cherche à
démontrer dans ces Histoires de vies brisées que la France refuse une seconde
chance à ces hommes et femmes qui ont déjà payé pour leurs fautes. Ils ne
cherchent qu'une chose : se réinsérer, travailler, conduire dignement leur
famille. Et en trois ans de tournage, il montre qu'ils sont de bonne foi.
Paradoxalement, en les expulsant pour des raisons de sécurité nationale, la France
s'expose à les voir revenir clandestinement (toute leur famille est là et, le
plus souvent, ils ne parlent même pas la langue de leur pays d'origine) et à
être bien davantage entraînés vers la récidive. Sans parler de leurs familles
qui ont légitimement la rage contre cet Etat injuste, cette justice à deux
vitesses.Histoires de vies brisées propose un regard militant mais humain et
passionnant d'un phénomène indigne du pays de la liberté !| |