Le fantôme d’Henri Langlois (2004) |
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Réalisateur : Jacques
Richard Fiche technique: ici SYNOPSIS Ce documentaire retrace à très gros traits la
trajectoire hors du commun d'Henri Langlois. Les meilleurs passages sont
constitués d'extraits d'archives montrant celui qui fut dévoré durant un
demi-siècle par une passion gloutonne pour le cinéma. On comprend dès ses
premiers mots, qu'il possédait une vision du cinéma et que cet autodidacte
était un penseur du 7e art. Il a ainsi réfléchi sur ce qu'était sa mission :
"J'ai voulu montrer les ombres des vivants se mélangeant avec les ombres
des morts." Car, pour lui, "la passion du cinéma n'a d'intérêt que
si elle ouvre sur l'avenir", rappelle le critique Jean Douchet. Ce qui
explique pourquoi il a soutenu et encouragé nombre de cinéastes en activité,
voire débutants comme ceux de la Nouvelle Vague... S'il a sauvé des milliers
de copies, à une époque où on les détruisait une fois l'exploitation du film
finie, c'était surtout pour les montrer. "Les films morts, on ne les
voyait pas. Tous les classiques du muet risquaient de disparaître", se
souvient le cinéaste Jean-Charles Tacchella. Leur
projection était donc la pierre angulaire du combat de Langlois contre
l'oubli de l'Histoire du cinéma. Projeter des films pour aider les
spectateurs à former leur goût. En collectionnant les copies et en les
projetant, il constitua un patrimoine vivant. Pour Langlois, aucun doute, les
films doivent être accessibles au plus grand nombre. Ainsi, raconte Luce
Vigo, lorsqu'elle lui demanda le découpage d'un film de son père qu'elle lui
avait prêté, elle reçut la réponse suivante : "Vigo ne vous appartient
pas." Jacques Richard accomplit un travail honnête quand il explicite de
façon didactique la relation de Langlois avec le cinéma. Mais, quand il
cherche à décrire le comportement quotidien de celui-ci avec ses proches, ses
collaborateurs (Lotte Eisner, Mary Meerson, Musidora, Marie Epstein) et les représentants des
pouvoirs publics, il s'enlise dans des anecdotes insignifiantes, dont on se
serait volontiers passé. Le montage n'est pas toujours à la hauteur de la
personnalité dont il veut restituer toute la richesse : il brutalise les
témoignages en les concassant, notamment pour les soumettre à la progression
chronologique de l'ensemble. Résultat : certains extraits d'interviews ne
durent que quelques secondes et sont coupés à la hache, alors que
l'interviewé n'a pas terminé sa phrase, sa voix restant en l'air. On regrette
aussi de ne pas avoir entendu davantage de représentants de la Nouvelle
Vague, notamment Godard, Rivette et Rohmer. Car c'est à la Cinémathèque
qu'ils ont appris le cinéma. |